J2 – Vendredi (Libertines, Anderson .Paak, Kamasi W, etc) @ Way Out West

Cette nouvelle journée débute par notre premier concert sur la scène Hojden. Un petit coin reculé et paisible du parc, mais très vite complet pour y voir José Gonzalez, natif de Göteborg. Seul avec sa guitare, on a tout simplement le droit à un live sans fioriture et reposant.

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En attendant Anderson .Paak, on se dirige par curiosité vers Linné puisque tout le monde semble y être, à l’écoute du bruit qui en vient. C’est un certain Erik Lundin qui y joue. Encore un rappeur suédois au succès immense chez eux.

Deux génies de Californie

Changement d’ambiance avec Anderson .Paak dès 14h30 et prévue il y’a encore quelques semaines de nuit. Sa popularité a très justement obligé le festival à le déplacer dans le parc de Slottsskogen. Avec Malibu, ce californien qu’on ne saurait définir comme un simple rappeur, sa palette musicale étant tellement large, a l’un des meilleurs albums de l’année 2016. Le concert débutera néanmoins sous un format classique avec des morceaux très Hip-Hop, un son pas encore au top (trop de basses et une voix en retrait) mais une énergie incroyable. Avant, au fur et à mesure, de nous montrer tout ce qu’il sait faire : Rap, R&B, Soul, Rock, presque Jazz et aussi à la batterie. Anderson .Paak est libre, son concert varié. Il s’amuse et nous avec. Ce n’est pas le fait de se rétamer une fois sur scène qui l’empêche d’en rire et de sourire continuellement. La complicité avec son groupe The Free National est visible. Il manquera de peu que cela se reproduise. Cette histoire de sol glissant subi hier par Chvrches ne s’arrange pas avec la météo horrible du jour.

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Le concert terminé, on ne perdra pas de vue Anderson .Paak & The Free National puisque comme moi ils se dirigent vers le génie saxophoniste Kamasi Washington. Des instruments dans tout les sens, une musicalité sans égal. Pour le coup, on est intégralement plongé dans du Jazz. Des membres qui bossent sur leur propre album (en conservant des collaborations avec des membres du groupe) nous font parfois un peu plus la démonstration de leur talent, dont Miles Mosley à la contrebasse. Fantastique. On ne remarquera que l’inutilité de la chanteuse, jusqu’aux derniers morceaux. Le léger mal de tête avec lequel j’avais débuté ma journée est évacué. Le corps médical pourrait en effet nous prescrire d’écouter Kamasi Washington. L’épanouissement est total et partagé avec la foule.

 

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Je reste sous la tente de Linné pour m’éviter la pluie, et attendre Julia Holter. Une belle prestation mais peu marquante malgré tout. Surtout après ce que nous avons déjà vu dans cette journée.

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Le projet musical d’Afida Turner

Direction Grace Jones et toutes ses excentricités. On la retrouve, en retard, apparaitre sur un podium et possédé d’un masque. Elle fera de nombreux changements vestimentaires au cours du set, ce qui a la disgrâce de créer des « blancs » entre les morceaux. Grace Jones finissant les morceaux derrière un voile noir, et occupant notre temps en nous parlant. Un manque de fluidité que je trouve assez gênant pour des facéties parfois inutiles. Je partirai après un morceau avec un danseur et une barre de pole-dance. L’expérience d’un show de Grace Jones aura au moins été vécue, me donnant un peu trop le sentiment d’assister à un show d’Afida Turner qu’on aurait trop pris au sérieux. Malgré tout, qu’on ne se méprenne pas trop, y’a (heureusement) un talent musical.

Je file en vitesse vers Aurora (déjà à lire ici) qui a déjà débuté son set. J’observe d’un peu plus loin le nouveau succès de la jeune norvégienne. Personne ne résiste à son talent et à sa fougue sur scène. Elle va bien me forcer à la voir une quatrième fois, en salle cette fois-ci. Peut-être qu’un jour on s’en lassera, mais c’est pas encore pour aujourd’hui. Trop forte.

La météo exécrable me pousse encore une fois à attendre sous Linné et ne pas faire l’effort de voir Zara Larsson, qui ne m’intéressait que par une pure curiosité liée à sa popularité. Néanmoins on se déplacera pour The Tallest Man On Earth. Encore un suédois talentueux, qui doit donc jouer sur une Grande Scène qui n’est pas forcément l’idéal pour sa musique intimiste. On prendra vite nos dispositions pour aller se placer pour The Libertines, en face. Ce qui ne nous empêche pas profiter de la musique.

La première des Libertines en Suède depuis 12 ans.

The Libertines joueront donc finalement en remplacement d’Anohni, malade. C’est le plus gros regret des nombreuses annulations du festival (HAIM, The Kills, The Avalanches, Travis Scott, Arthur Beatrice). C’est d’autant plus fort d’avoir su garder une programmation qui ne nous a laissé que peu de regrets malgré tout ça. Mais notez, si ce n’est pas déjà fait, qu’Anohni est Top 5 des meilleurs albums de 2016.

Les Libertines vont allégrement nous faire oublier ça. C’est leur seul concert depuis 12 ans dans le pays et on sent l’attente autour. Sans aucune mesure comparable avec l’attente faible autour des Last Shadow Puppets. On va avoir un vrai concert rock ‘n’ roll. Sans en perdre le sérieux suffisant pour avoir musicalement quelque chose de très réussi. Le duo Pete Doherty & Carl Barât est en grande forme, avec une complicité appréciée. Notamment lorsqu’ils chantent ensemble sur le même micro, presque à s’embrasser.

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Le concert offrira de nombreux pogos. Un fait appréciable, sur des séquences musicales propices à cela. Le suédois ne serait donc pas si calme que le suggérait jusque-là ce qu’on en voyait.

C’est forcément motivant pour le groupe de jouer devant une telle ambiance, avec des titres repris par la foule. Pete Doherty finira par en balancer sa guitare dans la foule en plein milieu de set. Un concert rock rare, habité par un sentiment de chaos le rendant imprévisible. Parfait. A titre personnel, je n’ai pas grandi avec leur musique et je préfère encore TLSP. Mais objectivement, ils ont tout défoncé avec classe.

On conclura ça avec PJ Harvey et son immense orchestre. Dix ans que le Way Out West la voulait. Le concert d’une presque légende et d’un grand professionnalisme. Un peu calme après The Libertines, mais irréprochable. Je partirai quand même avant la fin pour le Stay Out West.

Hangar & Hip-Hop

Les légendes De La Soul jouent cette nuit à 2h40 dans le hangar du Gothenburg Studios. Un événement probablement possible grâce à Netflix et leur nouvelle série The Get Down. Je m’y rends avec le bus prévu à cet effet devant le parc. L’occasion de rencontrer une suédoise qui m’en dira plus sur la première artiste de la nuit qu’elle voit pour la dixième fois : Cleo. Une rappeuse suédoise aux lyrics féministes et extrêmement populaire au pays, la seule femme à avoir remporté un Award national. L’ambiance est en tout cas assez dingue, avec l’apparition de quelques autres rappeurs suédois parmi les plus populaires (selon les propos de ma nouvelle amie suédoise). Le show est parfois assez suggestif, le rap agressif, comme lorsqu’elle fait l’amour à la table de mixage. On ira peut-être pas jusqu’à la réécouter, mais l’ambiance dans ce hangar est lourde. Les suédois aiment le hip-hop et cela se voit. Le contraste est assez fort avec l’ambiance posée du Way Out West.

Talib Kweli viendra chauffer un peu plus tout ça avant De La Soul. Ces derniers avec la bonne humeur qui les caractérise demanderont même poliment aux photographes d’arrêter de prendre des photos, et de suivre le mouvement avec la foule. Ce qu’ils feront. On aura également le jeu classique de la foule divisée en 2 et formant une rivalité. Le plus beau succès de ce set sera l’un des derniers morceaux : Feel Good Inc. Titre de Gorillaz en feat. avec eux. Il est 4 heures du matin passé et l’heure de rentrer avant de reprendre demain 12h.

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